La mode parisienne 1912 - 1925
Au moment où la mode est devenue un art, il faut qu’une gazette de la mode soit elle-même un journal d’art. Telle sera "La Gazette du Bon Ton". Les artistes les plus exquis composeront pour elle leurs pages les plus délicieuses, les Chéruit, Dœuillet, Doucet, Paquin, Poiret, Redfern, Worth – ces inventeurs de chefs-d’œuvre qui ont fait la mode française, l’admiration et l’envie de l’univers – lui réserveront la primeur de leurs créations.
“Ainsi, on y trouvera, d’une part, les derniers modèles sortis des ateliers de la rue de la Paix, et d’autre part dans les aquarelles des peintures cet esprit de la mode, cette interprétation charmante et hardie qui leur appartient. Les artistes sont aujourd’hui pour une part les inventeurs de la mode : que ne doit-elle pas à un Iribe, qui introduit la simplicité des lignes et le goût oriental, à un Drian, à un Bakst, à un portraitiste épris de la souplesse et du raffinement des étoffes comme Antonio de la Gandara?
On trouvera donc dans chaque numéro de "La Gazette du Bon Ton", à côté de sept planches hors texte qui sont des modèles créés par les couturiers, trois planches qui sont des modèles inventés par les artistes. Et cette revue sera en même temps une œuvre d’art, on a voulu que tout y plût aux yeux, papier, format, caractères, textes, illustrations, les modèles de couturiers ne seront pas de simples reproductions, ce seront de véritables portraits de robes, peints et dessinés par de subtils artistes de notre temps...”